dna.gif (2808 octets)  du 29 décembre 2003

Les Françaises brûlent les étapes

En devenant championnes du monde en Croatie, le 14 décembre, les françaises ont brûlé les étapes d'un projet à long terme initié il y a cinq ans à l'arrivée du sélectionneur Olivier Krumbholz, projet qui devait les mener jusqu'aux JO d'Athènes en 2004.
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Leïla Lejeune et l'équipe de France féminine :
et maintenant, les Jeux !(Photo Reuters)

L'inattendue deuxième place aux Championnats du monde 1999 était déjà un signe de la précocité et de la soif immédiate de victoire de l'équipe de France féminine de handball. Soif un peu plus assouvie avec une médaille de bronze à l'Euro-2002.
 Dans la foulée de cette première médaille dans un championnat d'Europe, l'année 2003 a bien été celle de la femme dans le handball français : outre la victoire du club de Besançon en Coupe des Coupes et bien sûr le titre mondial remporté le 14 décembre en Croatie, cette année a souligné la cote montante des internationales, de plus en plus sollicitées par les grandes équipes européennes, les danoises en particulier.

La conquête
des anneaux

 A Zagreb, les Françaises ont prouvé que malgré un jeu encore perfectible, leur présence constante à ce niveau des compétitions internationales ne relevait pas du hasard et qu'il faudrait bien compter sur elles l'an prochain en Grèce.
 Si elles avaient fait chou blanc pour leur premier essai olympique, sanctionné d'une 6e place, les Bleues semblent posséder désormais le bagage et l'expérience nécessaires pour réussir leur mission fédérale de « Conquête des anneaux » olympiques.
 « Il faut se servir des expériences passées, avancer, ne pas s'arrêter sur des échecs. Athènes était dans ce sens-là un objectif majeur. La qualification nous tenait vraiment à coeur », explique la pivot tricolore Véronique Pecqueux-Rolland.

« C'était écrit »

 « Tout a changé, reprend-elle. Il y a quatre ans, à la fin du match qui nous qualifiait pour Sydney, on avait pété les plombs. Pour Athènes, la joie était plus intérieure. On était plus calmes, comme si l'aventure ne pouvait pas s'arrêter là, que c'était écrit. Les années ont passé, on a acquis de l'expérience, de la maturité, on avait cet objectif commun ».
 L'appétit des protégées de Krumbholz s'explique également par le fait que la fin des jeux d'Athènes devrait sonner l'heure de la retraite internationale provisoire ou définitive d'une bonne partie du groupe.
 Désormais mères, pour certaines, ou avec des envies de le devenir pour d'autres, les actuelles Bleues veulent clore en beauté cette aventure vécue à mille à l'heure avant un renouvellement des troupes. Seul le métal olympique manque désormais à leur jeune et riche palmarès. Athènes est pour certaines la dernière occasion de le décrocher.

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Valérie Nicolas, héroïne des Bleues à Zagreb.
(Photo AFP)
Une heure

 La possibilité de disputer le défi grec n'a pourtant tenu qu'à un fil, un match de poule remporté d'un but contre la Russie, Championne du monde 2001, qui a envoyé la France à la fois en demi-finale du Mondial-2003 et aux JO athéniens.
 « On a tellement toutes rêvé qu'on finirait sur des Jeux ou peut-être sur les Championnats d'Europe qui suivront qu'il était impossible qu'on s'arrête là. On jouait tout sur ce match », estime la demi-centre Sandrine Delerce.
 « En une heure, on jouait tout le plan de formation et le travail de la fédération depuis 1998. Une fin de carrière qui tombe à l'eau ou un truc merveilleux qui nous attendait encore à Athènes. J'avais carrément l'impression que c'était LE match de mes dix ans avec l'équipe nationale », confie-t-elle.
 En s'imposant ensuite en finale du Mondial contre les vice-championnes olympiques hongroises, les handballeuses françaises ont répondu en grande partie aux souhaits émis il y a cinq ans par leurs dirigeants.
 Elles ont écrit, d'une main évidemment rapide, une des plus belles pages du sport collectif féminin français, avant de tenter de monter sur une des marches du podium en Grèce.