Champions d'Alsace, 16 ans après

Les mineurs de l'ASCA retrouvent la Nationale III

Fabien Graff
Graff, auteur de 3 buts contre Marckolsheim.
(Photo D. B.)

«Celà fait 16 ans que j'attendais ce moment». Cette phrase de Roland Dubel, capitaine de l'ASCA-handball, résume à elle seule, la joie que pouvaient éprouver les handballeurs wittelsheimois samedi soir au coup de sifflet final de leur dernier match de championnat d'Alsace cette saison. Car enfin, c'est arrivé ! L'ASCA est sacrée championne d'Alsace et accèdera de ce fait en Nationale III la saison prochaine. Un retour au haut niveau pour les mineurs qui remportèrent déjà le titre régional en 64/65, et qui évoluèrent durant une saison (65/66) en Nationale.

Les joueurs de l'époque n'ont pas été oubliés. Et cette fête, ils l'ont partagée samedi soir avec leurs successeurs. Ils étaient là les Exel, Muth, Anheim, Holder, Fritsch, Goldbronn et autres Hardy (bien sûr), Risacher ou  Roland Spiess. Sur les gradins (trop dégarnis) de la salle municipale, ils ont assisté au dernier match de l'ASCA contre les Bas-Rhinois de Marckolsheim et à la fête qui a suivi.

La tête ailleurs?

Remportée d'un tout petit but (merci Pividori !) cette dernière rencontre, les Ascaniens ne l'ont certainement pas abordée comme une autre. Le titre déjà en poche, depuis les victoires décisives contre le Racing (là-bas) et l'USOM (le signe indien vaincu), les hommes à l'entraîneur et gardien Jean-Paul Billig étaient un peu ailleurs, la tête peut-être déjà dans les sphères de la Nationale. On comprend qu'ils aient été décontractés dès lors pour cette dernière à domicile.

Champions tous azimuts

Parmi les champions d'Alsace, un double-champion, en l'occurrence Michel Thirion qui l'après-midi avant le match avait disputé et gagné la finale du championnat de France corpo avec Peugeot Mulhouse en battant la SACM... ce qui ne l'a pas empêché de marquer 4 buts contre Marckolsheim.

L'équipe championne
Les anciens sont venus encourager et féliciter l'équipe championne d'Alsace.
(Photo R. R.)
Jean-François Hardy
Le Dr J.F. Hardy président de la section hand de l'ASCA :
les comptes sont bons ! (Photo R. R.)
Jean-François Hardy : un président serein

Première question au président (heureux) de la section handball de l'ASCA, Jean-François Hardy : «Qu'est-ce qui a fait que cela ait marché cette saison pour l'ASCA ?» «Cette année cela a marché parce qu'il y a eu une certaine maturité, la motivation, et surtout les résultats, du début de saison qui ont fait que les joueurs y ont cru. Les victoires contre le Racing et contre l'USOM ont été déterminantes pour le reste de la saison»

Sur la saison en Nationale III : «Je vois cette montée d'un oeil serein. D'ores et déjà je pense qu'on a les moyens de figurer honorablement. Mais la venue de renforts éventuels n'est pas à rejeter, une équipe qui monte attire toujours de bons joueurs désireux de jouer au niveau le plus élevé».

Autre constat heureux pour celui qui est aussi le responsable du comité du Haut-Rhin de handball: «Cela fait longtemps que dans la région mulhousienne personne n'a réussi la montée». Une certaine revanche des 68 sur les 67 avec un autre espoir encore. «Il est souvent plus difficile de remporter le titre de champion d'Alsace que de se maintenir en Nationale III». C'est là le moindre mal qu'on peut souhaiter à la section du président Hardy...

Roland Dubel : «un travail de fond a été fait»

Taillé dans le roc, avec sa stature de mineur de fond, Roland Dubel est un capitaine comblé, lui qui durant ses 16 ans de présence en équipe première, a vécu les hauts et les bas de l'ASCA.

«Aujourd'hui' tout a évolué, et je suis vraiment content pour le club car un travail de fond a été fait. Il y a les anciens à remercier, un Sinngrunn par exemple qui pour moi a été un phénomène du handball, l'arrivée du jeune président d'alors J.F. Hardy avec comme objectif la montée, la venue en passant d'entraineurs comme Robert Centanni, Jeannot Seiller et tout récemment Dédé Clad ; on se rend compte du travail accompli quand on regarde la valeur des équipes en présence...».

Dans cette attribution de lauriers de fin de saison, il ne faut pas oublier, l'entraîneur-gardien de l'ASCA, Jean-Paul Billig, un homme réservé, gentil, et sérieux qui a cette saison eu la tâche ingrate de diriger cette équipe, tout en étant dans les buts. Il s'en est fort joliment sorti. Car qui aurait pensé, en début de saison qu'après le départ de  Dédé Clad (qui a effectué un important, travail à l'ASCA) que cette équipe de Wïttelsheim qui se retrouvait face à elle-même allait crânement relever le gant et en remontrer à tous les autres... l'esprit des mineurs c'est un peu celà, non ? Aller au fond des choses...

Sur la saison victorieuse de l'ASCA : «D'habitude on perdait les matches importants d'un but, la différence cette année, c'est que chaque fois (5 matches) on a réussi à l'emporter d'un but...».

Dominique BANNWARTH

L'Alsace, mardi 30 mars 1982

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