du 9 décembre 2003

Mauvais souvenir à effacer

Le sélectionneur Olivier Krumbholz mise beaucoup sur le premier match du 2e tour du Mondial 2003 de handball féminin contre la Corée du sud, ce soir à Zagreb, pour « rapprocher la France de l'Olympe ».

“ Quel bilan tirez-vous du 1e r tour ? ”

« On a été au-dessus du lot sur deux matches, contre la Croatie et le Brésil, contre qui on a fait deux résultats notoires. On s'est un peu raté sur deux autres matches, Espagne et Serbie, ce qui n'est pas anormal puisque ce sont les deux équipes qu'on emmène en poule. L'une a une défense atypique, difficile à attaquer, l'autre a quand même des qualités techniques indéniables. De plus, on n'était pas trop bien physiquement dimanche soir ».

“ Que retenez-vous du jeu français entrevu à Split ? ”

« La défense tient à peu près le choc même si dimanche on a eu du mal, mais il y a toujours les gardiennes pour faire des exploits derrière. Dans le champ, Sophie Herbrecht et Sandrine Mariot, à l'image de ce qu'elles ont fait hier soir, réussissent une bonne première semaine. Les pivots font une première semaine très solide aussi. Aux ailes, ç'a été très inconstant. Hier, on a fait 1 sur 8. Si on fait ça contre les Coréennes, on ne gagnera pas, c'est sûr. Parce qu'elles vont beaucoup fermer le centre. On va avoir des solutions aux ailes, il faut les mettre au fond ».

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Face aux Serbes, les Françaises (ici Sandrine Delerce et Isabelle
Wendling) ont souffert d'un peu de fatigue.
Ce soir elles vont vouloir « tout donner » pour prendre leur revanche
sur la Corée et accomplir un pas décisif vers les Jeux Olympiques.

“ Pouvez-vous décrire vos adversaires du deuxième tour ? ”

« La Corée, c'est un handball très atypique avec un jeu à base de combinaisons, de feintes en attaque et une défense haute type 3-3, qui n'est pas facile à attaquer. L'arbitrage sera primordial parce que ça triche, ça pousse, tout en faisant croire que c'est l'adversaire qui bouscule. C'est un adversaire difficile qui a rappelé toutes ses meilleures joueuses des années 1980-1990 pour tenter un retour aux Jeux. L'Autriche est un adversaire difficile, même si, dans les meilleures joueuses, il n'y a qu'une seule Autrichienne. Toutes les autres sont d'origine étrangère et ont été achetées dans les années 1980-1990 par le club le plus riche du moment, qui était Hypobank. Ce sont de fortes joueuses, notamment Logvin et Fridrikas, très solide, Ofenboeck, et une très grosse ligne d'arrières sur laquelle il va falloir monter vite et essayer de casser les relations. La Russie est sûrement en train de s'installer comme le grand favori du Mondial. Est-ce qu'elles vont être championnes du monde, je ne le sais pas mais elles me semblent avoir de la marge. En écartant la Corée d'entrée, elles ont certainement fait le plus dur. Leur match avec la France aura le sens du jour… »

15 - 3 à la mi-temps…

“ Quelle importance accordez-vous au premier match contre la Corée du sud ? ”

« Il est bien évident, qu'avec les histoires de goal-average particulier, une victoire contre la Corée nous rapprocherait de l'Olympe. On va travailler pour ça, utiliser des méthodes qui fonctionnent bien actuellement, parce que la Corée a un jeu bien huilé, et puis c'est un défi pour nous. Depuis 2000, je pense qu'on a gagné en maturité, il va falloir le démontrer et vraiment tout donner contre la Corée ».

“ Votre dernière confrontation (défaite 18-25), aux Jeux de Sydney, reste un mauvais souvenir… ”

« La seule fois où on a "déraillé" ensemble, c'est suite à un match contre la Corée, même si tout ce qui a pu se passer à l'intérieur du groupe n'est pas uniquement dépendant de ce match-là. Mais quand on prend 15-3 à la mi-temps, on s'en souvient toute sa carrière. Aujourd'hui, il y a un grand défi pour nous : c'est d'effacer ce match par un match qui nous enverrait à Athènes. Il y a un enjeu très important et j'espère que tout le monde le jouera à fond ».

Aujourd'hui

Groupe Lieu Rencontres
1 Zagreb

Espagne

- Autriche

Serbie-Monténégro

- Russie

France

- Corée du sud
2 Rijeka

Norvège

- Allemagne

Roumanie

- Hongrie

Ukraine

- Slovénie

Seul manque le Danemark

Mises à part les doubles championnes olympiques danoises prématurément écartées, toutes les favorites se sont donné rendez-vous pour le 2e tour, à partir de ce soir à Rijeka et Zagreb. L'élimination des championnes d'Europe danoises, malgré l'absence de plusieurs joueuses, est révélatrice des difficultés endurées par les « grosses » équipes lors du premier tour. Entre une Norvège, vice-championne d'Europe et du monde, battue par l'Ukraine et inquiétée par la Tunisie, des vice-championnes olympiques hongroises dépassées par l'Allemagne ou encore des Serbo-Monténégrines, médaillées de bronze du Mondial 2001, poussées dans leurs retranchements par le Brésil, la tendance était partout à la révolte. Malgré tout, la logique sportive a été globalement respectée puisqu'il ne reste au 2e tour qu'une seule équipe non-européenne, en l'occurrence la Corée du sud. Dans ce climat de mutinerie ambiante, seules la France, médaillée de bronze de l'Euro 2002, et la Russie, championne du monde en titre, ont su boucler le premier tour sans avoir concédé ni nul ni défaite. Avec une marge confortable de quatre points (ceux remportés contre leurs adversaires du 1er tour qui se sont également qualifiés), ces deux sélections peuvent envisager sereinement l'avenir.