du 14 décembre 2003

France : Cano de sauvetage

La capitaine tricolore, en marquant deux buts décisifs en toute fin de prolongations, a offert aux Bleues une 2e finale mondiale, hier à Zagreb, après celle perdue en 1999.

al141203.

FRANCE . . . . . . . . . . . . . 28 a.p.
UKRAINE
. . . . . . . . . . . . . . . . 26

Dom Sportova de Zagreb. Mi-temps: 10-13. Arbitres: MM. Hansson et Olsson (SUE). Spectateurs : 3000 environ.

France : Nicolas, Dudziak (gardiennes), Vogein (3), Lejeune (8 dont 3 pen.), Delerce (3), Jacques (1 dont 1 pen.), Myaro (3 dont 1 pen.), Pecqueux-Rolland (1), Herbrecht (1), Cano (2), Wendling (2), Korfanty (1), Tervel (3).

Ukraine : Borysenko, Zaspa (gardiennes), Sakada (2), Verhelyuk (4), Yatsenko (6), Syukalo (3), Tsygitsa (4 dont 1 pen.), Lyapina (2 dont 2 pen.), Raykhel (2), Hryholiunas (3).

Leïla Lejeune et ses coéquipières tricolores ont bataillé jusqu'au bout pour gagner le droit de disputer la finale du Mondial, aujourd'hui face aux Hongroises. Leur joie est légitime

L'ailière de Slagelse (D1 danoise) a mis un terme à une partie crispée durant laquelle aucune des deux formations n'a véritablement brillé. Les Bleues avaient d'ailleurs commencé de la plus mauvaise manière avec une balle perdue après une mésentente entre Cano et Szabo, une récupération manquée après un tir sur la barre de Szabo et un mauvais changement, qui valait deux minutes d'exclusion à Delerce. Fort heureusement, Jacques ouvrait le compteur tricolore sur penalty (1-2, 8e), alors que Nicolas commençait à faire douter les tireuses ukrainiennes. Sur un autre ballon perdu, l'Ukraine menait 2-3, avant que Delerce n'égalise (11e). À 3-6, après un coup franc en appui de Tsygitsa et un but de Hryholiunas, l'attaque française à deux pivots continuait de buter sur la défense adverse. Malgré la défense 6-0 aplatie proposée par la France, les « jaunes et noires » trouvaient l'ouverture sur les ailes par Yatsenko (4-8, 18e), alors que leurs adversaires ne pouvaient compter que sur le bras de Lejeune (6-9, 22e). Exploitant une énième perte de balle française, Verhelyuk contre-attaquait avant que les Bleues ne fassent enfin aboutir une action collective par un service de Lejeune sur Wendling au poste de pivot (8-12).

Du tac au tac

Avec une défense enfin resserrée, les Françaises récupéraient à leur tour des balles et Vogein, à peine rentrée, s'offrait un « chabala » au-dessus de Zaspa. Un beau geste qui ne les empêchait pourtant pas d'être menées 10-13 à la pause. Malgré un but plein centre de Sakada, la France revenait à un but, après un penalty puis un but de Lejeune ajoutés à un autre de Wendling (14-15, 35e). En infériorité numérique, Vogein, lancée par Tervel, égalisait (40e) mais un doublé de Verhelyuk repoussait rapidement la France à deux buts. Myaro, arrière gauche, y allait ensuite de son propre doublé, offrant à la France son premier avantage du match (20-19, 45e). L'Ukraine ne lâchait pas, à l'image de Yatsenko qui marquait sur un décalage à droite (22-21). L'égalisation ukrainienne arrivait après un penalty de Lyapina. Son équipe reprenait même l'avantage après un but à l'arraché de Syukalo, et de nouveau à l'aile par Yatsenko (22-24, 53e). La France revenait encore et cette angoissante partie de yo-yo allait continuer jusqu'à l'arrivée logique des prolongations (25-25). Dans une atmosphère très crispée, l'égalité perdurait après les cinq premières minutes (26-26). Françaises et Ukrainiennes bafouillaient, avant que la capitaine française ne sorte sa « spéciale », décrochée de son aile sur le poste d'arrière droit, avant d'inscrire elle-même l'ultime but de la partie. Place maintenant au moment de vérité contre leurs homologues hongroises.

PAROLES

Olivier Krumbholz (sélectionneur de l'équipe de France) : « On a beaucoup bafouillé, on n'a pas réussi à trouver de l'enchaînement au niveau du jeu. Les équipes sont fatiguées et je crois que dans ce Mondial, quand on gagne, il faut s'en contenter. Nos joueuses travaillent, elles sont bien préparées. Dans le money-time, elles ont tellement envie qu'elles font face physiquement, mais il nous a manqué un peu de vista et de courage technique à l'image de Steph Cano qui plie le match sur deux actions et notamment un exploit personnel. Ca faisait longtemps qu'elle ne nous l'avait pas mis celui-là mais il fait du bien. On connaît les Hongroises. On sait qu'en jouant comme aujourd'hui (N.D.L.R. : hier) on va complètement passer au travers. Comme on s'était repris après la défaite contre la Corée, j'ai bon espoir que demain on retrouve de la qualité de jeu. »

Stéphanie Cano (capitaine de l'équipe de France) : « Je ne sais pas si les cadres reviennent mais on essaie toutes de tirer notre épingle du jeu. On ne joue pas super bien mais on s'accroche. C'est pas orthodoxe, c'est peut-être pas super joli mais à l'arrivée ça paye. Comme « d'hab » on essaie de passer au courage quand on ne joue pas très bien. Et ça marche. On a un jeu qui s'adapte beaucoup à notre adversaire, donc on a toujours un temps d'adaptation. »

Véronique Pecqueux-Rolland (pivot de l'équipe de France) : « C'est extraordinaire. C'est notre deuxième finale et j'espère bien que cette fois-ci, ce sera la bonne. Demain (N.D.L.R. : aujourd'hui), ce sera la Hongrie. On les a jouées six fois en match de préparation, on se connaît par coeur. C'était à chaque fois d'une grande intensité mais cette fois-ci c'est une finale de Championnat du monde, alors on s'attend à un gros match, un match engagé physiquement. Cela promet de belles choses. Ce qui a fait la différence, c'est l'envie d'aller chercher la finale. La défense a été extraordinaire. Elle a été solide et puis, comme d'habitude, il y a Valérie (Nicolas) qui a fermé derrière. »

Isabelle Wendling, center, of France,
breaks through the Ukrainian defense during semifinal match
of the Women's Handball World Championships in Zagreb, Croatia,
Saturday, Dec. 13, 2003. (AP Photo/Darko Bandic)