La sélection française

30/11/2003

Voici les 15 joueuses retenues par Olivier Krumbholz pour disputer le Mondial en Croatie, du 2 au 14 décembre.

Valérie NICOLAS - Viborg (Dan)
Joanne DUDZIAK - Nîmes
Estelle VOGEIN - Metz
Leïla LEJEUNE - Viborg (Dan)
Sandrine DELERCE - Besançon
Melinda JACQUES-SZABO - Metz
Nodjialem MYARO - Kolding (Dan)
Véronique ROLLAND-PECQUEUX - Besançon
Myriame SAID MOHAMED - Besançon
Sophie HERBRECHT - Besançon
Stéphanie CANO - Slagelse (Dan)
Isabelle WENDLING - Metz
Myriam KORFANTY - Mios
Stéphanie LUDWIG - Metz
Raphaëlle TERVEL - Besançon

Des filles au paradis

14/12/2003

Par YANNICK VELY
De Sports.fr

Merveilleuse équipe de France! Quatre ans après leur échec face à la Norvège, les Bleues sont devenues championnes du monde dimanche à Zagreb. Victorieuses (32-29, a.p) de la Hongrie au terme d'un match exceptionnel d'intensité, les Françaises, épatantes d'abnégation et de courage, ont effacé un écart de sept buts pour arracher la prolongation sur un penalty "dé-ci-sif" de Leïla Lejeune. Après les garçons, le handball français se conjugue plus que jamais aussi au féminin.

Delerce et les Bleues plus haut que les Hongroises.  
Delerce et les Bleues plus haut que les Hongroises.  
Le plus grand retour de l'histoire du sport français ? Imaginez: sept buts de retard pour les Bleues à huit minutes de la fin du match... Qui, alors, aurait pu prédire une victoire de l'équipe de France ? Miser un seul centime d'euro sur les chances françaises ? Car la Hongrie maîtrisait alors parfaitement son sujet. Katalin Palinger, la gardienne hongroise, avait écœuré successivement toutes les attaquantes françaises, Görbicz et Radulovics s'amusaient en attaque et transperçaient facilement les filets français... Enfin, dernier signe extrêmement négatif, Isabelle Wendling, la charpente défensive de l'équipe de France, élue meilleur pivot de ce championnat du monde, avait définitivement été exclue du terrain.

Il faut bien l'avouer, on commençait déjà à accepter une défaite française, finalement dans la logique de l'épreuve tant les Hongroises avaient présenté un handball offensif de haute qualité et pris à la gorge une équipe de France toujours aussi hésitante sur attaque placée. Et puis, tout a basculé. Un but de Stéphanie Cano, la rage au ventre, et soudain la peur de gagner saisissait les bras magyars. Les Bleues n'avaient plus rien à perdre et voulaient sans doute terminer sur une bonne note, démontrer aux yeux du monde entier qu'elles méritaient cette place en finale après avoir réalisé des prestations de haut niveau, notamment en défense.

I will survive...

Stéphanie Cano donc, marquait le but de l'espoir à six minutes de la fin du temps réglementaire. La veille, déjà, elle avait pris ses responsabilités et donné la victoire à l'équipe de France face à l'Ukraine dans un match au profil similaire, une course-poursuite effrénée et victorieuse. "Il nous manque peut-être tout, sauf le courage", expliquait-t-elle à la fin du match, les yeux embués de larmes. Une belle définition pour cette équipe de France-là.
Non seulement la capitaine de l'équipe de France trompait enfin la vigilance de Katalin Palinger, mais elle serrait les poings et demandait à ses partenaires de se révolter, de se libérer enfin et de jouer le tout pour le tout. Dès lors, le match devenait fou. Les Françaises défendaient, provoquaient des pertes de balle et croquaient dans chaque ballon d'attaque. Myriam Korfanty et Valérie Pecqueux-Rolland devenaient irrésistibles.

L'écart diminuait, fondait comme neige au soleil jusqu'à l'invraisemblable dénouement. Il restait 13 secondes à jouer, possession de balle hongroise, la France n'avait plus qu'un but de retard. Sur une interception, Valérie Pecqueux-Rolland filait au but et, au moment de tenter d'égaliser, était mise à terre par Görbicz, expulsée sur l'occasion. Tout allait se jouer sur un penalty. Leila Lejeune se présentait face à Katalin Palinger. "Pour une fois, le bras n'a pas tremblé", précisait-elle, candide, peu après le coup de sifflet final. Non son bras n'a pas tremblé. Elle donnait l'égalisation à l'équipe de France, une prolongation inespérée (28-28). Les Bleues avaient toujours été menées au score depuis... la cinquième minute du match.

Objectif : JO

Les Hongroises étaient abattues par ce double coup du sort, l'égalisation française et l'expulsion de leur meilleure demi-centre, il restait la prolongation à jouer et un match à gagner, la tendance semblait alors favorable aux filles d'Olivier Krumbholz, revenues de l'enfer. Et c'est dans ce moment décisif que Valérie Nicolas a sorti le grand jeu. La meilleure gardienne de la compétition multipliait les parades dans son but après que la France eut pris trois buts d'avance en supériorité numérique.

Olivier Krumbholz pouvait savourer sur son banc cet instant historique. Comme un symbole de cette épopée bleue, Myriam Korfanty habituée aux tâches défensives, se muait en attaquante pour le dernier but de la rencontre. 32-29 : la France était championne du monde ! Venue pour se qualifier pour les Jeux Olympiques d'Athènes, l'équipe de France a ajouté le titre suprême à cet objectif initial. Désormais championne du monde, elle aura un lourd statut de favori à tenir lors de l'épreuve olympique. Heureusement, les Bleues restent encore perfectibles, elles l'ont prouvé lors de cette finale exaltante: toujours du mal à débuter leur rencontre et souvent des difficultés à marquer sur attaque placée. Mais, à l'image de leur petite capitaine, Stéphanie Cano, elles ont montré un cœur énorme, un cœur de championne, c'est bien l'essentiel... 

DOM SPORTOVA DE ZAGREB, 17:00:00 AFFLUENCE : 3000 spectateurs

 

-

ARBITRE : x
FRANCE
Entraîneur
O. Krumbholz
COMPOSITION
Dudziak
Nicolas
Cendier
Vogein
Lejeune
Delerce
Szabo-Jacques
Myaro
Pecqueux-Rolland
Saïd Mohamed
Herbrecht
Cano
Korfanty
Ludwig
Tervel
LE FILM DU MATCH  
70'   La France est championne du monde ! Au terme d'un retour insensé, les filles d'Olivier Krumbholz se sont arrachées pour donner le premier titre de champion du monde de handball féminin pour la France. Tout simplement énorme.
69' L'arrêt du match ! Valérie Nicolas détourne un penalty de Radulovics qui avait réalisé un sans faute dans cette excercice. Et Myriam Korfanty marque ! +3 pour la France !
69'   L'équipe de France est sanctionnée pour un refus de jeu. Mais la défense est toujours aussi intense. La Hongrie ne parvient plus à marquer.
68'   Valérie Nicolas encore et toujours. Elle repousse deux tentatives hongroises. La France tient bon en défense.
67'   Stéphanie Cano se jette sur un ballon à terre. Quelle détermination ! L'équipe de France récupère la possession du ballon.
66'   Valérie Nicolas stoppe un tir puissant de Radulovics. Si en plus la meilleure hongroise ne marque plus…
65'   Mi-temps de la prolongation. On change de côté et on reprend le combat. La France compte deux buts d'avance mais ne doit surtout pas gérer son avantage mais maintenir la pression défensive.
63' L'action du match pour Valérie Nicolas qui repousse deux tirs hongrois, le deuxième à bout portant. Elle ne peut rien en revanche contre Radulovics sur penalty.
62' L'équipe de France défend toujours aussi bien et les contre-attaques se succèdent. Korfanty et Pecqueux-Rolland gonflent l'écart. +3 pour la France.
61' Le jeu reprend pour la prolongation. La France commence en supériorité numérique, six contre quatre. Et Lejeune donne l'avantage à la France.
60' + 1   Fin du temps réglementaire. Et incroyable vu la physionomie du match, la France et la Hongrie sont à égalité (28-28). La prolongation sera nécessaire pour départager les deux équipes.
60' Quel dénouement ! A sept secondes de la fin, la France récupère le ballon. Valérie Pecqueux-Rolland est stoppée. Penalty et à la dernière seconde, Leila Lejeune EGALISE ! C'est fabuleux !
59' La France revient à un petit but grâce à deux buts consécutifs. Stéphane Cano sert les poings. Il reste trente secondes à jouer. Quel suspense !
59' Valérie Pecqueux-Rolland répond à un but de Görbicz. La France reste à deux buts. La prochaine attaque sera déterminante.
58' Trois buts consécutifs de l'équipe de France. Lejeune sur penalty puis ensuite Korfanty par deux fois. L'entraîneur hongrois demande un temps-mort. Tout redevient possible.
58' Enorme ! La France revient à deux buts grâce à une réalisation de Valérie Pecqueux-Rolland. Le miracle peut encore avoir lieu.
56' Libérées, les joueuses hongroises sont euphoriques. Elles réalisent un kung fu, une passe en l'air de Farkas pour Kirsner qui marque.
55' Stéphane Cano redonne un peu d'espoir à l'équipe de France. Elle marque un beau but et invective ses partenaires à encore y croire.
54'   Tout un symbole. Leila Lejeune transperce la défense hongroise mais sa tentative échoue contre la barre. Quelle manque de réussite !
52' Les Hongroises ont le sourire. A huit minutes de la fin du match, on ne voit pas comment la France pourrait revenir au score. Görbicz donne sept buts d'avance aux Magyars.
50'   L'écart se maintient autour des cinq buts pour la Hongrie. Katalin Palinger écoeure la base arrière française. Elle a réussi… 22 arrêts depuis le début du match.
48' Après un nouveau but de Tervel, l'équipe de France cède de nouveau en défense face à Farkas qui inscrit ainsi son 924e but sous le maillot hongrois.
47' Bojana Radulovics est sur une autre planète. Elle réplique à un but de Raphaelle Tervel pour maintenir l'écart à cinq buts.
45' Terrible coup dur ! Isabelle Wendling venait de marquer son premier but mais sur l'action suivante, elle est définitivement exclue. Et Radulovics inscrit le penalty.
44'   La gardienne hongroise, Katalin Palinger, prend un missile de Sophie Herbrecht en pleine tête. Les équipières magyares protestent devant cet acte jugé volontaire de la Française.
44'   L'équipe de France balbutie son handball. Myaro commet un passage en force alors que les Bleues avaient une belle posibilité en contre-attaque.
43'   La France se retrouve de nouveau en supériorité numérique. La pression française use les Hongroises obligées de commettre des fautes.
42' En supériorité numérique, la France ne parvient toujours pas à marquer. Tervel échoue sur Palinger. Et ça se complique avec un but de Lovasz. 19-13 pour la Hongrie.
40'   Olivier Krumbholz demande un temps-mort. L'équipe de France doit absolument se révolter pour recoller à la marque.
39' Görbicz est une joueuse exceptionnelle. Elle feinte la passe et offre un caviar à Lovasz pour le but du plus cinq en faveur de la Hongrie.
38' Le match bascule en faveur de la Hongrie. Radulovics marque d'abord sur penalty en lobant Valérie Nicolas. Et c'est ensuite Görbicz qui finit une contre-attaque hongroise.
37' Magnifique action magyare avec Görbicz à la baguette et Kulcsar à la conclusion. La Hongrie pratique un beau handball, il faut l'admettre.
36' Radulovics évolue sur un nuage et inscrit son hutième but de la soirée. Myaro réplique aussitôt. La situation devient tendue.
35' Myaro transmet le ballon à Melinda Szabo-Jacques qui ne rate pas l'occasion. L'équipe de France joue mieux et met la pression en défense.
34'   Raphaelle Tervel reste au sol et se tient la hanche. Elle reprend le jeu avec courage.
33' Myaro se réveille et plante un but magnifique. Hélas, en face, Radulovics est en pleine réussite et inscrit son septième but du match.
32' Estelle Vogein continue son festival. Elle glisse le ballon entre les jambes de Palinger. La France revient à deux buts !
31'   Le jeu reprend. Les Hongroises engagent. La France a trois buts de retard mais peut encore conquérir le titre suprême.
30'   Mi-temps. La France est menée de trois buts dans une ambiance hostile. Un tant distancées de cinq buts, les Bleues sont revenues au score grâce notamment à deux buts en fin de première période signés Estelle Vogein.
29' Estelle Vogein redonne le moral à l'équipe de France en marquant un joli but sur son aile droite. Ferling est exclue deux minutes.
28'   Incroyable! Le but de Myaro est refusé pour des raisons obscures. Olivier Krumbholz est fou de rage et on le comprend tant l'arbitrage paraît en faveur de la Hongrie.
27' Les poteaux sont pour les Hongroises. Mais Leila Lejeune, à force d'obstination, marque. Myaro l'imite peu après. La France revient à quatre buts.
26' Sophie Herbrecht écope de deux minutes. Le bras de Radulovics ne tremble pas et inscrit son cinquième but personnel… autant que l'ensemble des Françaises.
24'   L'entraîneur hongrois demande un temps-mort pour mettre au point de nouveaux systèmes offensifs.
23' Kulcsar inscrit son premier but du match, son 301e sous le maillot hongrois. Lejeune voit ensuite sa tentative détournée par Palinger. L'affaire se complique.
22'   Sandrine Delerce obtient un penalty à l'expérience. Myaro supplée Szabo-Jacques dans l'exercice. Et elle échoue sur Palinger.
20' Isabelle Wendling est exclue pour deux minutes. Une très mauvaise nouvelle pour l'équipe de France. Bojana Radulovics ne rate le penalty offert sur l'occasion.
18' Stéphanie Cano met fin à la mauvaise série française d'un but plein d'autorité. Valérie Nicolas réalise deux arrêts consécutifs. La France est-elle relancée ?
17' Radulovics devient la meilleure marqueuse de tous les temps en mystifiant Valérie Nicolas. Elle inscrit son 88e but.
16'   La France modifie sa défense. D'une 6-0, les Bleues passent en 1-5 avec Valérie Pecqueux-Rolland à l'interception.
15'   Stéphane Cano obtient un penalty et provoque l'expulsion pour deux minutes de Pigniczki. Melinda Szabo-Jacques échoue dans son tir de réparation. Ce qui soulève les vivats d'un public acquis à la cause hongroise.
13'   Palinger est très performante dans le but hongrois. Elle est aidée en plus par ses montants qui repoussent par deux fois les tentatives françaises.
12'   La France n'a plus marquée depuis huit minutes et reste sur un terrible 5-0. Olivier Krumbholz demande un temps-mort pour recadrer ses joueuses.
11'   L'équipe de France éprouve des difficultés en attaque placée. Une triste habitude depuis le début de la Championnat du monde. Il faut absolument intercepter des passes hongroises pour provoquer des contre-attaques.
9' La France prend l'eau. Lejeune rate un penalty, Radulovics marque son troisième but personnel et l'équipe de France perd encore un ballon d'attaque.
8' Bien pris en défense, Leila Lejeune force un tir. La Hongrie joue vite la remise en jeu. Et marque un cinquième but par Görbicz.
7' La Hongrie passe en tête. Radulovics marque son premier penalty de la rencontre. La France joue à 4 contre 6.
6' Isabelle Wendling prend deux minutes pour une charge sur Radulovics. La Hongrie se retrouve en supériorité numérique et égalise par Ferling.
5' Valérie Nicolas multiplie les parades dans son but. Elle ne peut rien contre Radulovics, meilleure marqueuse de ce championnat du monde. L'ancienne serbe est la star de l'équipe hongroise.
4' D'un tir du bras gauche, Melinda Szabo-Jacques donne deux buts d'avance à la France. Elle joue avec une fracture du nez et montre un courage énorme.
3' Tervel est en réussite. Elle marque son deuxième but du match. La France fait la course en tête. Les Bleues sont bien entrées dans le match, contrairement à la veille face à l'Ukraine.
2' Raphelle Tervel inscrit le premier but. La défense n'est pas la qualité première de la Hongrie, meilleure attaque, par contre, de la compétition. Confirmation avec un tir pleine lucarne de Görbicz.
1' Valérie Pecqueux-Rolland s'arrache et marque son premier but sur le plan personnel. Valérie Nicolas sort ensuite deux arrêts magnifiques.
1'   Le coup d'envoi vient d'être sifflé. Les Françaises engagent.
0'   C'est la finale pour les Bleues, le rêve à portée de main. Début du match face aux Hongroises à 19h15.
HONGRIE
Entraîneur
Moscai
COMPOSITION
Sirina
Sugar
Bohus
Melhmann
Kirsner
Szrnka
Radulovics
Pigniczki
Farkas
Siti
Palinger
Toth
Lovasz
Kulcsar

BUTS

  Vogein 28' 29' 32'
Lejeune 26' 57'-p 60'-p 61'
Delerce 59'
Szabo-Jacques 35' 39' 4' 50' 52'
Myaro 33' 36'
Pecqueux-Rolland 19' 59' 62'
Cano 18' 43' 54' 59'
Wendling 45'
Korfanty 57' 58' 62' 70'
Tervel 1' 3' 47' 48'
 
  Ferling 14' 32' 6'
Kirsner 56'
Radulovics 17' 20'-p 26'-p 34' 36' 38'-p 45'-p 47' 5' 51' 63'-p 7'-p 9'
Pigniczki 49'
Farkas 48'
Görbicz 2' 39' 52' 59' 8'
Lovasz 39' 42'
Kulcsar 23' 37' 59'
 

AVERTISSEMENTS

 

 

EXPULSIONS

Wendling , 45
Ferling , 53
Görbicz , 60

 

Phase finale - Mondial Femmes 2003

Date Matches Groupe Score
14 décembre France - Hongrie FINALE 32 - 29
14 décembre Ukraine - Corée du Sud Finale 3e place 29 - 31
14 décembre Espagne - Norvège Finale 5e place 27 - 26
13 décembre France - Ukraine 1/2 finale 28 - 26 (ap)
13 décembre Corée du Sud - Hongrie 1/2 finale 38 - 40

Seize filles en or

16/12/2003

Par SYLVAIN LABBE
De Sports.fr


Première équipe féminine française à être sacrée championne du monde, les handballeuses tricolores ont mis dimanche, à Zagreb, la planète à leurs pieds. Au prix d'un exploit unique en finale du Mondial croate face à la Hongrie (32-29, a.p), les protégées d'Olivier Krumbholz sont devenues les égales des garçons sacrés à deux reprises en 1995 et 2001. Sur le toit du monde, ces seize joueuses entrent enfin en pleine lumière. L'occasion de découvrir seize filles en or. Portraits.

Myriam Korfanty

Poste: Demi-centre
Club: Mios
25 ans, 1 m 86
157 buts / 114 sélections

Korfanty ou l'âge de raison.

Oublié le coup de blues consécutif à ses débuts précoces lors du Mondial 1997. A 19 ans, Myriam Korfanty aura eu du mal à digérer cette entrée en matière sans doute prématurée. Parce qu'elle fonctionne à l'affectif, Myriam échappe aux deux ogres du handball français, Metz et Besançon. Aujourd'hui, c'est dans le club de son cœur, Mios, qu'elle s'épanouit. Au terme d'un Mondial exceptionnel, conclu sur un numéro époustouflant en finale face aux Hongroises (4 sur 4 au tir), la Girondine peut savourer cette lente et longue maturation. Dimanche, ses remontées de balles tranchantes, son harcèlement permanent en défense auront porté l'équipe de France vers la prolongation. Son coquard à l'œil gauche en guise de décoration, "Mimi de Mios", réputée avant tout comme rouage indispensable au système défensif des Bleues, se sera affirmé aussi comme une option offensive de tout premier choix.

Korfanty ou l'âge de raison.

Sophie Herbrecht

Poste: Demi-centre
Club: Besançon
21 ans, 1 m 74
81 buts / 47 sélections

Sophie Herbrecht, la cadette des Bleues.

A 21 ans, Sophie Herbrecht est la cadette de l'équipe de France. La Bisontine fréquente pourtant les Bleues depuis près de deux ans. Talent précoce à l'extraordinaire marge de progression, elle aura réalisé une excellente première partie de Mondial avant de baisser de pied à mesure que l'équipe avançait dans la compétition. Handicapée un temps par des problèmes récurrents au dos, elle manque sans doute encore de régularité dans ses performances. Un défaut bien naturel à cet âge qu'Olivier Krumbholz n'a de cesse de lui faire corriger. A l'heure où une génération vit ses dernières heures en bleu, ce joli minois s'inscrit forcément comme l'avenir de l'équipe de France après les Jeux d'Athènes.

Sophie Herbrecht, la cadette des Bleues.

Stéphanie Cano

Poste: Ailière droite
Club: Slagelse (Dan.)
29 ans, 1 m 64
306 buts / 176 sélections

Stéphanie Cano, capitaine intraitable.

Récompensée du titre de meilleure ailière droite de l'Euro 2002 où la France s'était adjugé la médaille de bronze, Stéphanie Cano, petit bout de femme de 1 mètre 64, véritable boule de nerfs, s'affirme aujourd'hui comme l'une des meilleures spécialistes à son poste. Grande voyageuse, elle a joué en Espagne avant de rejoindre la colonie tricolore du très relevé championnat danois. Le cheveu ras, le verbe qui cingle, Cano a l'envergure d'un leader. De son comportement dimanche en finale face à la Hongrie, Olivier Krumbholz dit qu'elle a été la seule à refuser la défaite au moment où la défaite semblait ne plus faire de doute. Son 4 sur 5 au tir parle pour elle. Grande équipe, les Bleues avaient besoin d'une très grande capitaine: Stéphanie Cano aura été exemplaire dans ce rôle.

Stéphanie Cano, capitaine intraitable.

Isabelle Wendling

Poste: Pivot
Club: Metz
29 ans, 1 m 76
368 buts / 227 sélections

Isabelle Wendling toujours de tous les combats.

Un calvaire atroce. Expulsée définitivement après trois exclusions face aux Hongroises dès la 47e minute de jeu dimanche, Isabelle Wendling aura vécu un cauchemar sur le banc tricolore. Impuissante devant le scénario qui se tramait alors. Un symbole pour celle qui incarne mieux que quiconque l'esprit de sacrifice permanent qui habite la défense française. Sacrée meilleure pivot du Tournoi en Croatie, Isabelle Wendling en impose. Un physique impressionnant qui aura dévasté toutes les défenses du monde. Sensible aussi et la larme facile quand ses coéquipières lui font la fête pour sa 200e sélection en octobre dernier. Fidèle à son club de Metz, elle est avec Véronique Pecqueux-Rolland un autre exemple de stabilité. Française la plus capée de l'histoire, de toutes les campagnes depuis 1997, elle fait figure de pilier du groupe.

Isabelle Wendling toujours de tous les combats.

Stéphanie Ludwig

Poste: Ailière gauche
Club: Metz
31 ans, 1 m 71
320 buts / 153 sélections

 

Coéquipière d'Isabelle Wendling à Metz où elle a fait son retour après un exil espagnol, Stéphanie Ludwig est un talent pur à son poste. Mais la pubalgie qui l'avait handicapée en début de saison aura fortement réduit l'impact de la Lorraine durant ce Mondial. Grande absente de la finale, elle n'aura pu apporter sa fraîcheur et son envie. Son parcours en équipe de France lui donne pourtant toute la légitimité pour revendiquer ce titre de championne du monde.

Estelle Vogein

Poste: Ailière droite
Club: Metz
27 ans, 1 m 60
125 buts / 80 sélections

Estelle Vogein, l'ailière qui crève l'écran.

On a pensé la découvrir durant ce Mondial. Au point d'en faire une révélation de la quinzaine. Mais Estelle Vogein sévissait déjà sous le maillot bleu lors de l'Euro 2000 en Roumanie. De retour au premier plan au prix d'un début de saison tonitruant avec Metz et d'une préparation plus que convaincante, l'ailière aura crevé l'écran en Croatie. Au sein d'une attaque tricolore souvent empruntée, Vogein, fiable et toujours prête à prendre sa chance quand Krumbholz aura fait appel à elle, aura brillé par son insolente efficacité. Son 100 % (3 sur 3) en finale face à la Hongrie, au plus fort de la bagarre, lui confère un nouveau statut. La France s'est trouvé un bras d'exception sur l'aile droite.

Estelle Vogein, l'ailière qui crève l'écran.

Raphaëlle Tervel

Poste: Ailière gauche
Club: Besançon
24 ans, 1 m 78
152 buts / 84 sélections

Raphaëlle Tervel: à 24 ans, l'avenir des Bleues.

Raphaëlle, toujours prête. Ce pourrait être la devise de cette Bisontine de 24 ans. Elle aussi a dû batailler pour gagner sa place pour l'épopée croate, concurrencée qu'elle était par Delphine Guehl. Sa finale, débutée sur les chapeaux de roue, a bien failli viré au cauchemar tant son duel avec la gardienne hongroise aura tourné à l'avantage de la démoniaque Palinger (4 sur 12 au tir). Mais par son abattage défensif et son expérience – elle côtoie la maison bleue depuis 2000 – Raphaëlle Tervel déçoit rarement. Avec Sophie Herbrecht, elle incarne elle aussi le futur de l'équipe de France.

Raphaëlle Tervel: à 24 ans, l'avenir des Bleues.

Isabelle Cendier

Poste: Arrière droite
Metz
26 ans, 1 m 75
123 buts / 81 sélections

 

Le sourire des Bleues. A un poste où sévit une certaine Melinda Jacques, Isabelle Cendier aura rarement eu droit de citer durant cette quinzaine croate. Mais la Messine, à l'image d'une Myriame Saïd-Mohamed, aura toujours su répondre présente. Face à l'Australie, un adversaire plus modeste, la Lorraine, pendant que les titulaires soufflaient, aura su prendre sa chance. Cinq buts au final et la Réunionnaise de mordre dans les Wallabies avec son enthousiasme coutumier. Un Mondial se gagne à seize, Isabelle Cendier aura illustré cette règle avec une exemplarité remarquable.

Leïla Lejeune

Poste: Arrière-gauche
Club: Viborg (Dan.)
27 ans, 1 m 76.
633 buts en équipe de France / 156 sélections

Leïla Lejeune au firmament.

A jamais, la Réunionnaise restera comme celle qui, de son penalty imparable, a offert face aux Hongroises la prolongation aux futures championnes du monde. Bras magique, médaille d'argent avec les Bleues au Mondial en 1999 et sacrée meilleure joueuse à son poste en 2001, elle a bien cru tout perdre quand une rupture du tendon d'Achille l'a tenue éloignée de l'équipe de France durant neuf longs mois. Dépression, doutes et le retour en pleine lumière à l'occasion de ce Mondial. Arrivée de son île à Metz à l'âge de 18 ans, elle aura trusté 7 titres nationaux avec le club lorrain avant de rejoindre Viborg, au Danemark.

Leïla Lejeune au firmament.

Valérie Nicolas

Poste: Gardienne
Club: Viborg (Dan.)
28 ans, 1 m 78.
174 sélections

Valérie Nicolas sacrée meilleure joueuse du monde.

Valérie Nicolas, toujours présente dans les moments décisifs, par ses arrêts invraisemblables, donne l'impulsion à l'équipe de France et à cette défense devenue marque de fabrique des Bleues. Avec Pecqueux-Rolland, Wendling, Cano et Delerce, elle fait partie du cercle des mamies. De celles qui ont tout vécu, du début de l'aventure il y a cinq ans quand le handball français inspirait un respect poli à dimanche et à la consécration mondiale. Coéquipière de Lejeune à Viborg, au Danemark, caractère bien trempé, Nicolas vitupère, explose, "gueule" sur sa ligne... Dimanche, face à la star hongroise, Radulovics, après cinq penalty encaissés, elle a capté au cœur de la prolongation le tir de la géante: la gardienne du temple tricolore aura bien mérité son titre de meilleure joueuse du Tournoi. Et donc du monde !

Valérie Nicolas sacrée meilleure joueuse du monde.

Joanne Dudziak

Poste: Gardienne
Club: Nîmes
31 ans, 1 m 70
1 but / 143 sélections

 

Pas évident de jouer les doublures et de vivre dans l'ombre d'un personnage et d'une joueuse comme Valérie Nicolas. Et pourtant, Joanne Dudziak, toute en discrétion, assure. La rivalité joue à fond entre deux joueuses qui, elles l'avouent elles-mêmes, ne s'apprécient guère. Entre gens d'intelligence, la concurrence n'en reste pas moins saine. La Nîmoise, véritable aiguillon pour la gardienne numéro une des Bleues, aura réussi un tournoi de haute facture. Lorsque le dernier rempart des Tricolores baissait en régime, Dudziak aura à chaque fois surgi pour un intérim réussi.

 

Sandrine Delerce

Poste: Demi-centre
Club: Besançon
28 ans, 1 m 73
373 buts / 155 sélections

Sandrine Delerce, l'ex-capitaine redevenue simple soldat.

Désignée héroïne du hand féminin à l'occasion de l'épopée norvégienne en 1999, Sandrine Delerce, tout comme les Wendling, Nicolas, Pecqueux et quelques autres, fait partie intégrante de l'histoire de cette équipe de France. A 28 ans, Sandrine baigne dans le handball depuis toute petite. Chez les Mariot, le père, la mère et les sœurs vivent et respirent handball. Exemplaire sur le terrain comme en dehors, la demi-centre bisontine aura un temps porté le brassard de capitaine chez les Bleues. Redevenue simple soldat de la petite armée de Krumbholz, elle n'a rien perdu de son esprit de meneuse. Figure emblématique du club de Besançon, le professeur d'EPS aura, avant de monter sur le toit du monde en Croatie, trusté les honneurs en club la saison dernière: championne de France, Coupe de France, Coupe de la Ligue et Coupe des Coupes. Une sacrée collection !

Sandrine Delerce, l'ex-capitaine redevenue simple soldat.

Melinda Jacques

Poste: Arrière droite
Club: Metz
32 ans, 1 m 89
242 buts / 54 sélections

Melinda Jacques: un bras phénoménal.

Quelle trajectoire! Si elle est aujourd'hui la doyenne de cette équipe de France, Melinda Szabo naît à peine aux Bleues. Transfuge de la sélection... hongroise, l'arrière droite au bras démoniaque n'a pris la nationalité française qu'il y a peu. 54 sélections plus tard et celle que l'on connaissait sous le nom de Szabo avant son mariage aura constitué pour Olivier Krumbholz une recrue de premier choix. Une option offensive de tout premier ordre pour cette équipe de France réputée laborieuse en attaque. Adoptée par ses coéquipières, Melinda brille par son talent autant que par son engagement sans faille pour ses nouvelles couleurs. Dimanche, en finale, face à sa patrie d'origine, elle n'aura ainsi pas hésité une seule seconde à s'aligner malgré son nez fracturé.

Melinda Jacques: un bras phénoménal.

Nodjalem Myaro

Poste: Arrière gauche
Club: Kölding (Dan.)
27 ans, 1 m 82
490 buts / 141 sélections

Toute la puissance de Nodjalem Myaro.

Un physique au-dessus la moyenne. Nodjalem Myaro déboule sur un terrain comme une furie. Du haut de son mètre 82, la joueuse d'origine tchadienne propose une force de frappe étonnante. Ses capacités physiques lui jouent parfois des tours et la grande Nodjalem pêche parfois par manque de lucidité. Tout au long de ce Mondial, Myaro aura joué un formidable rôle de joker, prête à éteindre l'incendie. Pourtant, la joueuse de Kölding a bien failli ne jamais débarquer en Croatie. Fin novembre, Olivier Krumbholz annonce sa liste des 14 où ne figure pas Myaro, seulement remplaçante. Finalement repêchée, elle aura pris une extraordinaire revanche.

Toute la puissance de Nodjalem Myaro.

Véronique Pecqueux-Rolland

Poste: Pivot
Club: Besançon
31 ans, 1 m 72
644 buts / 217 sélections

Pecqueux-Rolland alias Madame Tagada.

La maman n'y croit toujours pas. Véronique Pecqueux-Rolland a beau répéter à qui veut l'entendre que c'était écrit, la meilleure marqueuse en activité de l'équipe de France ne touche plus terre. Avec Isabelle Wendling, elle forme un duo de pivots majeurs pour les Bleues. "Véro" est l'âme de la défense tricolore. Qualifiant le match des Françaises de performance de chiffonnières, la Bisontine, conseillère municipale dans le civil, se sera lancé dans le combat comme personne. Pièce maîtresse et capitaine de Besançon, la petite de Voiron (Isère) s'y connaît, il est vrai, en matière de motivation. Madame Tagada, comme la surnomme ses partenaires, fait figure de poison pour toutes les défenses de la planète handball. A 31 ans, les Jeux d'Athènes, sa dernière aventure avec les Bleues, lui tendent les bras. Cela tombe bien. L'esprit olympique l'inspire. A Sydney, elle avait été désignée meilleure pivot du tournoi.

Pecqueux-Rolland alias Madame Tagada.

Myriame Said-Mohamed

Poste: Demi-centre
Club: Besançon
26 ans, 1 m 65
73 buts / 59 sélections

Dans le collectif tricolore, la Bisontine n'a pas le statut d'une incontournable. Mais cette joueuse de complément, brillante par sa grande polyvalence, déçoit rarement. Ses 4 buts inscrits en phase de poule face à l'Australie en attestent. Son début de saison difficile à Besançon avait semblé devoir la priver de cette échéance mondiale. Mais sa persévérance et son obstination auront fini de convaincre Olivier Krumbholz de l'inclure dans le groupe.